Reportages

L'Europe maritime bien ancrée à EUROMARITIME 2015 - Diaporama et Interviews

Avec 306 exposants et 5 000 visiteurs venus de 48 pays, EUROMARITIME transforme l'essai.

Succès politique et économique pour Euromaritime. Un salon à la fois très représentatif de la diversité des activités maritimes en Europe, du poids de l'industrie navale française et des activités en plein développement comme les Biotechnologies marines ou les énergies marines renouvelables. Du 3 au 5 février dernier, le parc des expositions Paris Porte de Versailles accueillait donc la deuxième édition d'Euromaritime, salon européen de l'économie maritime. Le succès du salon est à associer à celui de la première édition d'Eurowaterways qui a permis de réunir 80 exposants du secteur fluvial. Dans un contexte économique de crise où la concurrence fait rage, exposants et visiteurs tirent un bilan plutôt positif de ces trois jours d'échanges et d'animations autour des enjeux économiques et stratégiques des filières mer : navires du futur, EMR, développement durable... Autant d'ambitions relayées par les politiques européens et nationaux venus nombreux arpenter les allées du salon.

Un salon éminemment politique

Dès l'inauguration, on a pu mesurer l'importance de ce rendez-vous pour nos politiques européens, "un moment crucial pour l'économie bleue"de l'avis de tous.
Lors de son élocution, Francis Vallat, président d'Euromaritime et président de l'European network of maritime clusters (ENMC) a exprimé le souhait que l’Union européenne devienne une véritable puissance maritime, pas seulement sur le papier, insistant notamment sur la nécessité d’une base de données maritime européenne et d’une réelle organisation maritime transversale à l’échelle européenne, telle que tente de développer l’ENMC.

Alain Vidalies, secrétaire d'État chargé des Transports, de la Mer et de la Pêche a insisté sur le fait que la croissance bleue doit mettre l’accent sur la croissance et l’emploi, la protection de l’environnement et des milieux marins, la recherche, l’innovation et l’enseignement maritime. Il a aussi déclaré qu'une filière navale « adaptée et compétitive est potentiellement créatrice de 60 000 emplois directs en France et dix fois plus à l’échelle européenne, dans 36 régions."

Pour Karmenu Vella, commissaire européen à l'Environnement, aux Affaires maritimes et à la Pêche, "l'économie maritime, peut être l'un des principaux contributeurs de notre reprise économique et aider à créer les emplois de l'avenir." Il a rappelé "qu'environ 3,6 millions de personnes travaillent déjà dans les secteurs maritimes traditionnels : le tourisme, la pêche, la transformation du poisson, les transports, la construction navale, et bien d'autres."Un chiffre qui pourrait s'accroitre par millions à l'horizon 2020, à condition de faire les bons choix. "L'Europe a mis en place un certain nombre de mécanismes financiers tels que Horizon 2020, la le FEAMP et le nouveau plan d'investissement pour l'Europe, pour aider ces secteurs à décoller." L’Union européenne est leader mondial dans l’industrie maritime et elle a aussi le potentiel pour devenir un acteur majeur dans les domaines des  biotechnologies marines, des énergies marines renouvelables ou encore de l’aquaculture. Il a insisté sur les formidables capacités françaises d’énergie houlomotrice et s’est félicité des projets pilotes développés le long de la côte Atlantique. « Un jour, l’énergie marine renouvelable sera au même niveau que le solaire et l’éolien », a déclaré le commissaire avant de conclure sur la nécessité d'un développement plus responsable de l’aquaculture et de la pêche.
Gesine Meissner, députée européenne allemande, présidente de l'Intergroupe Mer, rivières, îles et zones côtières a expliqué que « l’un des principaux challenge de l’Union européenne est la croissance durable, y compris le tourisme durable. » Elle a insisté sur la nécessité d’une meilleure connaissance des milieux marins. 

La délégation menée par Francis Vallat et Philippe Fourrier, commissaire d'Euromaritime a visité le salon à la rencontre des 306 exposants pendant près d'une heure. De nombreux acteurs de l'économie maritime étaient présents parmis lesquels le président du Comité national des pêches, Gérard Romiti, Pierre Karleskind, vice-président de la Région Bretagne, le nouveau président du Cluster Maritime Français, Frédéric Moncany de Saint-Aignan, Olivier Le Nézet, président de l'ONG Blue Fish, Patrick Boissier, président du Gican...

Jeudi 5 février, Emmanuel Macron, ministre de l'Économie, de l’industrie et du numérique a participé au comité stratégique de la filière navale organisé par le Groupement des industries de construction et activités navales (GICAN). A cette occasion, il a confirmé l'appel d'offres "navires du futur" spécialement dédié aux PME et le prochain appel à manifestations d'intérêt pour l'éolien flottant en juin 2015, ou encore de nouveaux appels à projets pour des "briques technologiques" sur plusieurs secteurs. La rapide visite du charismatique Ministre de l'Economie sur le salon aura tenu en halène exposants et visiteurs jusqu'au clap de fin à 17h.

Au cours de ces trois jours, Euromaritime a également vu la visite de l’ancien secrétaire d'Etat et député socialiste Frédéric Cuvillier, le vice-président de l’Assemblée nationale Marc Le Fur, la présidente du Front national, Marine Le Pen, l’eurodéputée FN Sylvie Goddyn, la députe du Finistère Annick Le Loch, le président du Parti de gauche, Jean-Luc Mélenchon et la députée socialiste Patricia Adam, présidente de la commission défense et forces armées de l'Assemblée nationale qui a accordé une interview à Sea to sea (à lire en page actualité maritime).

Une fréquantation stable et des rendez-vous d'affaire.

Si l'Europe est en crise, les visteurs professionnels étaient toutefois au rendez-vous de cette deuxième édition d'Euromaritime. Après un démarrage timide la première journée, la plupart des exposants étaient satisfaits de la fréquentation. "Plus de visiteurs européens et internationaux qu'en 2013" déclare Alice Jumel, en charge de la communication pour la société Corrodys. " J'ai même reçu la visite de chinois avec des problématiques de corrosion, et des plongeurs d'une société européenne". Pour Pascal Citeau, dirigeant de Marinelec Technologies, " les visiteurs de 2013 se sont transformés en exposants. C'est extrêmement positif. Et nous nous sommes empressés d'aller à la rencontre des chantiers étrangers présents sur le salon". Nous avons croisé plusieurs armateurs des secteurs de navires à passagers, du pilotage ou des pêches maritimes avec des projets dans les allées ou en visite sur les stands des chantiers et équipementiers. Si de nombreux fournisseurs ont sollicité les exposants, la représentativité de toute l'économie maritime sur les stands a aussi permi de nombreux échanges et relations business entre exposants. Il y avait les armements, comme ceux regroupés au sein de l'association ARMAM, les ports, les clusters industriels, de nombreux chantiers navals, les équipementiers (motoristes, électroniciens, fournisseurs de matériaux), les cabinets d'architectes et d'ingénierie, la recherche, l'enseignement...

Enfin, exposants et visteurs ont été nombreux à participer aux workshop et conférences animés par plus de 110 intervenants européens.
Le tout dans une ambiance à la fois studieuse et très conviviale, comme en témoignent les témoignages que nous avons reccueillis.

Ecoutez au micro de Sea to Sea, Gaëlle Lucas Infomer-Le Marin ; Pascal Citeau, Marinelec Technologies ; Anne-Marie Cuesta, Bretagne Pôle Naval ; Annick Le Loch, députée du Finistère et le témoignage de Philippe Fourrier, commissaire général d'Euromaritime qui dresse le bilan de cette deuxième édition.

http://euromaritime.fr/fr




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