Reportages

Le port de pêche de Lorient accueille une délégation de pêcheurs québécois à l'occasion du salon Itechmer

L'avenir durable de la pêche, un enjeu de chaque côté de l'Atlantique

A l’occasion du salon ITECHMER 2015, le port de pêche de Lorient-Keroman a accueilli six représentants d’un regroupement d’armateurs de bateaux de pêche hauturiers et semi-hauturiers situé à Rivière-au-Renard, Québec, l’ACPG (Association des Capitaines Propriétaires de la Gaspésie). Ces professionnels engagés dans une démarche de développement et d’innovation technologique, viennent à Lorient pour trouver des débouchés pour la commercialisation de leurs produits et aussi s’inspirer du modèle lorientais. Ils sont venus à la rencontre des acteurs de la filière sur le salon et visiter les installations modernes et performantes du port de pêche de Lorient, assister aux ventes à la criée et rencontrer les pêcheurs lorientais. « Nous venons apprendre des pêcheurs lorientais et mettre nos ressources en commun dans le domaine de la promotion et du développement des engins de pêches innovants, au bénéfice des pêcheurs.» précise Patrice Elément, coordonateur ACPG-innovations, qui pilote la délégation officielle. Les professionnels canadiens sont particulièrement impressionnés par la diversité des espèces produites à Lorient et surtout par l’important savoir-faire en matière de valorisation.

C’est le savoir global, à la fois technique, scientifique et économique de Lorient qui attire les nouveaux marchés. Les pêcheurs canadiens ont les mêmes problématiques que les pêcheurs français et sont intéressés par tous les aspects de la pêche durable et responsable ainsi que par la construction de bateaux neufs innovants. La délégation de l’APCG entend donc « se mettre à jour sur les derniers développements technologiques dans la pêche en France et en Europe » déclare Patrice Élément. Venus pour une semaine à Lorient, ils souhaitent rencontrer tous les acteurs de la place portuaire : armateurs, pêcheurs et groupements de pêcheur, acteurs du secteur de la recherche et découverte, chantiers navals, etc. Outre la criée de Lorient et les installations portuaires, leur programme de visite inclut notamment des entreprises de mareyage, la Coopérative maritime, le Groupement des pêcheurs artisans lorientais, le bassin d’essais et la station Ifremer de Lorient, le Centre européen de formation continue maritime, un chantier de construction navale et plusieurs équipementiers. Les québécois souhaitent aussi acquérir de nouvelles connaissances et des formations se mettent déjà en place pour les jeunes techniciens des pêches. Au-delà de collaborations déjà existantes avec différents acteurs portuaires l’ACPG souhaite « fonder à Lorient les bases de partenariats avec la France dans le domaine de la technologie et de la commercialisation d’engins de pêche.» Cela s’est traduit par la signature, au salon ITECHMER, d’un protocole de coopération avec la SEM Lorient-Keroman dont Lorient Agglomération est l’actionnaire majoritaire, pour la création future d’une cellule innovation-pêche à Lorient.

Le salon ITECHMER, vitrine du port de pêche de Lorient-Keroman et de sa démarche d’innovation, est l’occasion de présenter tout le savoir-faire, les équipements, les technologies et les innovations proposées par le secteur. A cette occasion, la délégation québécoise a également assisté à plusieurs temps forts dont la conférence organisée par Sea to sea traitant du navire de pêche du futur et des solutions disponibles pour les professionnels désormais prêts à investir dans des navires innovants répondant aux enjeux de la pêche aujourd'hui. Les Québécois ont notamment parlé économies d'énergies avec les differents partenaires du projet Fish2Eco Energy. Parmi les membres de la délégation, Réginald Cotton, pêcheur hauturier à la crevette au Groënland a un projet de navire neuf et s'est félicité d'avoir pu visiter le Jean-Pierre Le Roch, dernier né de l'armement Scapêche et d'avoir rencontré son designer, le bureau d'études Coprexma. Les québécois ont aussi discuté avec les représentants de l'ONG Blue Fish qu'ils envisagent de rejoindre prochainement. Conscients que les enjeux pour le développement durable de la pêche sont les mêmes de chaque côté de l'Atlantique, les québécois ont exprimé le souhait de multiplier les  les collaborations avec les pêcheurs et tous les acteurs de la filière en France. Nulle doute que cette visite sera suivie de nombreuses autres.





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