Actus maritimité

Pêche à la Réunion

Le Comité régional des pêches plaide pour la légine pour tous

Argument fort de sa campagne électorale de janvier 2017, Bertrand Baillif, nouveau président du Comité Régional des Pêches Maritimes et des Elevages Marins de La Réunion mettre en œuvre un projet d’ampleur « au bénéfice de tous les pêcheurs réunionnais, sans oublier un seul » : le programme « Légine pour tous. »

Depuis 20 ans, le secteur de la pêche artisanale a beaucoup souffert. En 2009, l’île comptait 500 patrons, ils sont aujourd’hui moins de 200 (247 marins) En cause, une forte pression sur la ressource due tant à l’activité professionnelle qu’à la pêche de loisirs et un secteur très divisé. Bertrand Baillif, qui s’est engagé en tant que président du CRPMEM, lui-même pêcheur artisan, à défendre les intérêts de la pêche artisanale, souhaite aujourd’hui intensifier les efforts afin de mieux préserver la ressource et assurer un avenir aux jeunes générations.  

Légine pour tous est un projet collectif au bénéfice de la pêche artisanale réunionnaise soutenu par les armateurs historiques de pêche à la légine, regroupés au sein du Syndicat des Armements Réunionnais de Palangriers Congélateurs (SARPC). Pour favoriser le développement de la pêche artisanale et pérenniser les 350 emplois directs et la poursuite des investissements dans la filière de pêche à la légine, secteur emblématique et exemplaire de la pêche réunionnaise, le SARPC souhaite renouveler durablement sa contribution et verser chaque année une aide de 350 000 euros au Comité des pêches.

50 000 euros ont déjà été versés par les membres du SARPC en mai 2017 pour mener des actions ciblées et le 28 juin 2017, en vue de la campagne de pêche 2017-2018 qui a débuté en septembre, une nouvelle convention adossée au projet « Légine pour tous » a été signée entre les membres du SARPC et le CRPMEM. Grâce à l’effet de levier lié aux subventions publiques en matière de projets collectifs (80% d’aides pour 20% d’autofinancement) c’est un budget mobilisable 5 fois supérieur à ce que le SARPC s’engage à apporter au CRPMEM, soit environ 1,7 million d’euros par an, qui seront désormais disponibles pour soutenir la pêche artisanale réunionnaise.

Ces fonds serviront à mener des actions sur 4 grands axes :

Faciliter l’accès à la ressource :  financement du programme des DCP ancrés (56 000 euros d’investissement en propre sur 4 ans) pour l’accès aux poissons pélagiques. Financement de l’effort de reconstitution des stocks par des actions de sensibilisation et un code de bonne conduite pour les pêcheurs professionnels et les plaisanciers ( mise en place de limites de captures ; par la création d’habitats artificiels pour assurer le repeuplement de zones actuellement pauvres en poissons de fond ( vivaneau, carangue, mérou… poissons à forte valeur ajoutée) dans des zones éloignées de la baignade ( ce qui devrait aussi contribuer à éloigner les requins) et par un programme de repeuplement avec les entreprises aquacoles locales (environ 50 000 euros d’investissement du comité pour un budget global estimé à 250 000 euros)

Mieux protéger l’ensemble des pêcheurs artisans : une aide à la caisse chômage intempérie pour que les 247 pêcheurs puissent cotiser à hauteur de 40 jours (aujourd’hui 79 pêcheurs ne peuvent pas cotiser du tout) ; et un fonds d’aide d’urgence. (Un investissement estimé à 125 000 euros pour le comité des pêches) 

Améliorer les équipements portuaires : investir dans des machines à glace, potences, points de stockage et de vente pour les pêcheurs. (50 000 euros seraient alloués par le CRPMEM)

Aider les jeunes pêcheurs à s’installer avec une stratégie visant à les accompagner financièrement.  

Pour le président du CRPMEM, « le soutien du SARPC au programme légine pour tous met fin à une division de la pêche réunionnaise. Depuis plus d’un demi-siècle les pêcheurs réunionnais pêchent dans les TAAF. Mais les armateurs historiques de Légine ont connu des vertes et secs, selon l’expression du président : piratage, baisse de quotas, prédation, ils ont fait des efforts importants, mis en place un label… Aujourd’hui ils sont en mesure d’aider leurs propres racines en protégeant et en valorisant un patrimoine commun et c’est l’ensemble de la communauté qui va en bénéficier. »


<  Retour actus