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SEM LORIENT-KEROMAN : 20 ans d’innovation et de développement du port de pêche de Lorient sans jamais rien lâcher.

Salle comble aux vœux de la SEM Lorient-Keroman samedi dernier. Tous les acteurs d’un port «pacifié» étaient réunis pour un bilan non pas d une mais de vingt années d’investissement, d’innovation et de développement du 1er port de pêche de Bretagne.

Son président, Maurice Benoish se souvient : 1993, un port en crise malgré 60 000 T de poissons débarqués, la disparition des armements industriels et la chute des apports jusqu’à 22 000T, mais aussi le maintien des quotas de l’armement Jego-Quéré à Lorient il y a 10 ans et le transfert de la concession du port à la Région en 2007 : un changement fondamental qui a permis un suivi beaucoup plus proche de la gestion administrative et financière de la concession et une implication importante dans les investissements avec la création d’un Syndicat Mixte entre la Région, le Département et Lorient Agglomération.

Un port modernisé et apaisé

Aujourd’hui il y a moins de navires ; moins de débarquements et des contraintes fortes venant de Bruxelles, mais les conflits qui ont souvent agité Lorient-Keroman se sont calmés, en 20 ans le port s’est modernisé : nouvelles criées, nouvel élévateur à bateaux, nouvelles glacières, nouveaux quais, nouveaux pontons, ventes modernes informatisées et aujourd’hui en 2013, la trieuse de poissons à reconnaissance visuelle est opérationnelle, les comptes se sont équilibrés et le port gagne de l’argent (cela laissait rêveur le ministre de la mer Frédéric Cuvillier lors de sa visite début décembre 2012).

Un port confiant, modèle de pêche durable et responsable

2013 commence avec des signes positifs et encourageants : les quotas sont en augmentation grâce à une exploitation responsable de la ressource. Les pêcheurs investissent et de jeunes patrons s’installent. On soulignera la création de l’armement APAK à l’initiative d’Eric Guygniec qui compte désormais 5 navires en copropriété.

La modernisation du port se poursuit avec la réappropriation de la criée n°4, un temps laissée à Capitaine Houat, désormais installée dans sa nouvelle usine au Rohu à Lanester : premier élément de la chaine de valorisation du port, la fileteuse à sardines est en place et la SEM va pouvoir finaliser cette chaine avec l’acquisition d’une machine à portionner les filets, une pré-emballeuse, un outil de congélation, un stockage en froid négatif. La trieuse à reconnaissance visuelle, un investissement de 1,5million d’euros est en phase de tests ; elle permet de reconnaître 40 espèces de poissons différentes. Un espace froid négatif à proximité immédiate de la gare de marée est en construction à la demande des transporteurs, acteurs moteurs de l’activité de la gare de marée, outil startégique dont la rénovation se poursuit. Enfin, pour garder le maximum de valeur ajoutée à Lorient, des études sont en cours pour la mise en place d’un outil de valorisation des co-produits issus de la pêche. ID.Mer restitue aussi cette semaine les résultats d’une étude confortant le choix du port dans l’utilisation d’eau de mer pour le lavage des poissons….

La nouvelle réforme de la PCP se met en place cette année et des inquiétudes subsistent sur les évolutions qu’elle implique. Certaines ont été levées grâce à la mobilisation de tous. Les efforts de sélectivité et de réduction de flotte portent leurs fruits. A Lorient, tous les acteurs de la pêche, professionnels et élus, sont unis et mobilisés pour faire valoir un modèle de pêche durable et responsable en Europe.

Ne rien lâcher

Lorient-Keroman, avec des quotas en augmentation, un port de plus en plus attractif, des projets innovants créant du développement, se veut exemplaire et, même si 2013 se présente sous de bons auspices, ne veut «rien lâcher», garder la pression et ne pas être en panne d’innovation.

Maurice Benoish a conclu ses vœux en se projetant dans les 20 années à venir « Je pense que le travail, les équipements et bien sûr l’engagement des entreprises et des hommes ayant en charge le fonctionnement de Keroman, sont la garantie de l’avenir » et de citer Georges Clémenceau :


« Il faut savoir ce que l’on veut.
Quand on le sait,
Il faut avoir le courage de le dire.
Quand on le dit,
Il faut avoir le courage de le faire. »

http://www.keroman.fr


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